Perception of natural vowels by monolingual Canadian-English, Mexican-Spanish, and Penninsular-Spanish listeners

Résumé

En nous fondant sur les résultats d’une expérience antérieure consacrée à la perception de voyelles synthétiques, nous avons émis l’hypothèse qu’en espagnol, la frontière perceptive entre /i/ et /e/ différait chez les auditeurs monolingues en fonction de leur origine géographique (nord-est de l’Espagne vs ville de Mexico) et que cela était susceptible d’affecter la perception que les auditeurs hispanophones ont du contraste entre les voyelles anglo-canadiennes /i/ et /i/ (de l’ouest du Canada). Plus précisément, nous postulons 1. que les auditeurs hispanophones originaires d’Espagne identifieront, respectivement, la quasi-totalité des occurrences des voyelles /i/ et /i/ produites par des locuteurs anglo-canadiens comme des occurrences des voyelles espagnoles /i/ et /e/ (l’assimilation en deux catégories); 2. que les auditeurs mexicains identifieront également la quasi-totalité des occurrences de la voyelle anglaise /i/ comme celles d’un /i/ espagnol, mais que certaines occurrences de la voyelle anglaise /i/ seront identifiées comme des /e/ espagnols alors que d’autres seront associées à un /i/ espagnol. Nous avons testé la perception que des auditeurs hispanophones monolingues avaient des voyelles anglaises /i/, /i/, /e/, et /e/ telles que produites par des locuteurs anglo-canadiens monolingues. Il s’avère que tant les auditeurs natifs d’Espagne que ceux originaires du Mexique présentent des résultats conformes à l’hypothèse 1 visant les auditeurs originaires d’Espagne. Ces résultats mettent en question la supposition selon laquelle les apprenants ayant l’espagnol comme première langue éprouvent des difficultés, lors de leur apprentissage de l’anglais, à appréhender le contraste entre /i/ et /i/, car ils ont, en premier lieu, assimilé une majorité des occurrences appartenant à deux classes voca-liques distinctes en anglais à une classe vocalique unique en espagnol, le /i/.